27 juillet 2011

Brésil : Un rapport dénonce les pratiques de l'industrie des agrocarburants

L’environnement sacrifié du Bassin de Maracaibo (2/2)

Par Federico Labanti et Nieves López Izquierdo
pour http://blog.mondediplo.net


Sur les côtes du lac de Maracaibo se trouvent une trentaine de villages sur pilotis. Pendant des siècles, ces peuples autochtones ont vécu en parfaite symbiose avec leur environnement lagunaire, mais cette fragile interdépendance a été compromise ces dernières années par la pression démographique et par des niveaux de pollution du lac toujours plus élevés, qui mettent en péril leur principale source de revenus : la pêche.

Essence en contrebande 

 

Située au nord de Maracaibo, la lagune de Sinamaica est une sorte de paradis naturel, un dédale de canaux et de mangroves au cœur duquel s’est développée la culture Añú. Puisque les habitants de la lagune ne peuvent pratiquement plus pêcher tant l’eau est polluée, ils se spécialisent dans… le transport illégal d’essence. Carlos, un pêcheur de la lagune, raconte comment fonctionne ce trafic tout en dirigeant son bateau au milieu du labyrinthe aquatique : « Depuis quelques années, le transport de bidons d’essence marche très bien. Il n’y a pas beaucoup d’autres sources de revenus ici, il est de plus en plus difficile de pêcher et la vie est toujours plus chère. Grâce à Dieu, le transport de bidons aide certains pères de famille. »

« Les contrebandiers font le plein des voitures aux stations-service, poursuit-il, ce sont des grosses voitures, avec des réservoirs modifiés dont la capacité est plus importante que des réservoirs normaux. Sur les rives de la lagune, à Carrasquero, ils transvasent l’essence dans des bidons, et ils marchandent avec les propriétaires des barques qui les transportent de l’autre côté, au nord, où ils sont récupérés par des camions qui les revendent près de la frontière colombienne, à un prix bien plus élevé qu’au Venezuela. Grâce aux bateaux, on évite le Río Limón et la route côtière où se concentrent les contrôles de police. Ils paient environ 50 bolívares [9 euros] le bidon en moyenne, mais le prix dépend beaucoup du marché. »

Magalay, une vieille femme Añú qui habite un petite maison sur pilotis, raconte : «  Aujourd’hui, nous sommes envahis par la pollution. Avec tous ces allers-retours pour transporter les bidons, l’eau est pleine d’essence, c’est pour ça que les poissons meurent. C’est aussi très dangereux parce que les bidons sont stockés dans les palafittes, et il suffit d’une étincelle pour faire tout exploser. C’est déjà arrivé trois fois. Bien sûr, si je dois choisir entre les bidons d’essence ou voir les enfants mourir de faim… C’est vrai qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre travail possible. Le problème, c’est que les gens n’ont pas encore compris qu’il serait possible de développer d’autres activités en respectant notre terre, notre écosystème. »

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Carlos - Lagune de Sinamaica
Photo : Federico Labanti
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Pêcheurs – Lagune de Sinamaica
Fe. La.
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Palafitte Añu – Lagune de Sinamaica
Fe. La.
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Contrebande d’essence et stockage de réservoirs dans une maison – Lagune de Sinamaica
Photos : Fe. La.
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Jeune Añu – Lagune de Sinamaica
Fe. La. 

Une nouvelle périphérie dégradée 

 

Une autre enclave historique de la culture « amphibie » Añú est la localité de Santa Rosa de Aguas, à quelques kilomètres du centre de Maracaibo, à l’endroit où la baie se rétrécit pour laisser place au détroit. Il y a seulement vingt ans, c’était une petite bourgade séparée de la métropole, construite entièrement sur l’eau grâce aux pilotis faits avec le bois de la mangrove, et dans laquelle l’activité économique traditionnelle, la pêche, faisait bon ménage avec celle, plus moderne, du tourisme. En peu de temps, ce fragile écosystème a été phagocyté par la croissance incontrôlée des banlieues entourant la ville de Maracaibo.

L’afflux constant de nouveaux habitants à la recherche d’emplois, attirés par la localisation et le faible niveau économique de Santa Rosa, a encouragé le remblaiement d’une partie de la côte pour permettre la construction de nouvelles habitations modestes, unissant de cette manière à la terre ferme ce qui auparavant était exclusivement un habitat sur pilotis. Avec la croissance démographique, les problèmes environnementaux et sociaux se sont accentués. Analcy Rodríguez, coordinatrice du Centre d’éducation populaire de Santa Rosa, explique : « D’un côté, l’explosion démographique nous a entraînés dans le gouffre de l’insécurité, et de l’autre elle a fait disparaître le tourisme. Avant, nous nous connaissions tous, nous étions seulement quelques familles et la délinquance n’existait pas. Aujourd’hui, les conditions de misère généralisée ont favorisé l’augmentation des vols et des agressions. »

Le site a perdu beaucoup de son intérêt touristique depuis que tout est bétonné et l’eau contaminée. « Un autre des problèmes auxquels nous avons dû faire face durant ces dernières années, continue Analcy, est le rejet des déchets urbains directement dans le lac. Santa Rosa n’a pas de système de récupération des déchets, ni de traitement des eaux usées, et bien que nous ayons lancé de nombreuses campagnes de sensibilisation dans le voisinage, les gens continuent de tout jeter dans le lac. Les courants du lac, qui remontent de l’embouchure du Rio Catatumbo jusqu’à l’entrée du lac, portent jusqu’ici les déchets produits tout le long de la côte. Tout arrive ici. »

Le patrimoine naturel de Santa Rosa compte aussi une grande forêt de mangrove, la Punta Capitán Chico, qui est actuellement le seul poumon vert de la ville de Maracaibo. « La forêt est soumise à une forte pression, entre la contamination directe due aux émissions du complexe pétrochimique et l’accumulation de déchets, plastique, boîtes de conserve, rejet des égouts à ciel ouvert… »

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Cité lacustre de Santa Rosa de Agua, Maracaibo
Fe. La.
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Chucho, pêcheur de Santa Rosa de Agua, dans la Baie el Tablazo
Fe. La.
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Radio communautaire au Centre d’éducation populaire Jesus Rosario Ortega – Santa Rosa de Agua
Fe. La.
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Jeune pêcheur – Santa Rosa de Agua
Fe. La.
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Cité lacustre de Santa Rosa de Agua, Maracaibo
Fe. La. 

Reconnus sur le papier,
ignorés dans la pratique 

 

En 1999, la Constitution vénézuélienne reconnaît pour la première fois les droits des populations autochtones, marquant un important progrès culturel dans l’histoire du pays. Malgré cela, une grande partie de ces peuples vit encore aujourd’hui dans des conditions de grande marginalité sociale et économique. La dégradation croissante de leur cadre de vie et l’échec de la démarcation de leurs terres ancestrales sont en général les principaux problèmes auxquels ils doivent faire face.
Les populations autochtones Añú, Wayuú, Yukpa et Barí, qui vivent sur la langue de terre se trouvant entre la Colombie et la côte occidentale du lac de Maracaibo, souffrent plus que les autres des pressions dues à la pollution et aux intérêts économiques liés à la présence de ressources stratégiques. S’ils se trouvent aujourd’hui dans une des phases les plus critiques de leur histoire, ils ont tout de même, bien plus qu’auparavant, la possibilité de se faire entendre et de faire reconnaître leurs droits constitutionnels.
Nieves López Izquierdo est architecte et géographe. Federico Labanti est photographe et ethnologue.
Cet article a été traduit de l’italien.

Remerciements :

Ce reportage a été réalisé grâce à la collaboration de spécialistes qui, durant le mois d’août 2010, nous ont guidé, conseillé et fournit des informations et documents précieux. A eux tous vont nos sincères remerciements : Nicanor Cifuentes e Ángel Oroño (Universidad Bolivariana de Venezuela, Maracaibo) ; Lusbi Portillo e Elpidio González (Sociedad Homo et Natura) ; Deysi Cure (Gobernación del Zulia, Dir. Estadística e Información) ; Ingrid Muñoz (Instituto para la conservación del Lago de Maracaibo) ; Johel Salas (Instituto Zuliano de estudios frontalizos) ; Ofelia del Pino (Gobernación del Zulia, Sec. Ambiente, Tierras y Ordenación del Territorio) ; Pilar Conada (Instituto Geográfico de Venezuela) ; Giovanny Villalobos e Analci Rodríguez (Centro de Educación Popular de Maracaibo) ; José Gregorio González (Biblioteca Pública del Zulia).

Brésil : Le Gouvernement impose la centrale de Belo Monte malgré les manifestations

25 juillet 2011

Un « congrès imposture » sur le terrorisme

Par Alain Gresh
Pour http://blog.mondediplo.net

Du 15 au 17 septembre à Paris, se déroulera le VIIe congrès international des victimes du terrorisme, sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy. Qui pourrait y trouver à redire ? Des victimes ou des proches des victimes, en provenance de 35 pays, qui témoignent de leur douleur, quoi de plus émouvant ?

La liste des attentats s’étale sur plus de cinquante ans et commence avec l’attentat contre le Milk Bar à Alger en 1956. On y trouve ceux des Brigades rouges en Italie (mais pas ceux commis à la même époque par les groupes d’extrême droite, notamment celui de la piazza Fontana, attribué à l’extrême gauche et dont on sait qu’il fut commis par l’extrême droite et marqua le début des années de plomb) ; celui contre l’avion de Habyarimana en 1994 (mais pas un mot sur le génocide du Rwanda qui a suivi), deux attentats en Israël durant la seconde Intifada, mais rien sur les milliers de Palestiniens tués par des tirs et des bombardements israéliens... Et tout est à l’avenant.

La mention de l’attentat du Milkbar à Alger le 30 septembre 1956 est intéressante. Là aussi, voici un attentat qui ne peut que susciter l’indignation. Une bombe dans un bar, qui fait 11 morts : qui pourrait approuver cette « lâche action » du Front le libération nationale (FLN) ? Pourtant, il suffit d’ouvrir un livre d’histoire ou de consulter Wikipédia (ce que je fais régulièrement, n’ayant pas les préventions de beaucoup, mais il faut vérifier) pour établir le contexte. La guerre a commencé le 1er novembre 1954, les combats se sont intensifiés, des négociations secrètes entre Paris et le FLN se déroulent durant l’été. C’est le moment, selon Wikipédia, que choisit André Achiary, ex-officier du SDECE qui fut sous-préfet dans le Constantinois au moment du massacre de Sétif (1945), pour monter l’attentat de la rue de Thèbes, dans la Casbah d’Alger, dans la nuit du 10 août 1956, qui fait 16 morts et 57 blessés, et marque un tournant dans la guerre d’Algérie. « Patrick Rotman souligne ainsi, dans L’Ennemi intime (2002), qu’à Alger, le contre-terrorisme a précédé le terrorisme », mais la guerre d’Algérie a commencé depuis plus de deux ans. Yacef Saâdi, qui était alors le chef militaire FLN de la Zone autonome d’Alger, déclarera ensuite à la journaliste Marie-Monique Robin : « Jusqu’au massacre de la rue de Thèbes, nous ne faisions des attentats à Alger qu’en réponse à des arrestations massives ou à des exécutions. Mais là, nous n’avions plus le choix : fous de rage, les habitants de la Casbah ont commencé à marcher sur la ville européenne pour venger leurs morts. J’ai eu beaucoup de mal à les arrêter, en les haranguant depuis les terrasses, pour éviter un bain de sang. Je leur ai promis que le FLN les vengerait. » Pourquoi les organisateurs n’ont-ils pas invité les familles des victimes de l’attentat de la rue de Thèbes ?

C’est que le parti pris est clair : les coupables ce ne sont jamais les Etats (ni les colons), ce sont toujours les peuples qui luttent contre l’oppression. Qui se soucie des centaines de milliers de victimes de l’agent orange, ce défoliant utilisé par les Etats-Unis au Vietnam et qui continue jusqu’à aujourd’hui à faire naître des enfants sans bras, sans jambes ? Qui se soucie des victimes du terrorisme d’Etat français en Algérie ou israélien en Palestine ? Qui se soucie des morts tchétchènes tombés sous les balles russes ?
Seule « anomalie » dans la liste des invités à la réunion de Paris, celle faite aux victimes des attentats des Moudajhidin du peuple en août 1982. Une occasion de faire venir à Paris des représentants du régime de Téhéran ?

Les amalgames et les oublis de l’Association française des victimes du terrorisme ne peuvent surprendre quand on connaît les activités de ce groupe et ses liens avec Jean-Louis Bruguière, l’ancien magistrat anti-terroriste, qui est « membre solidaire de l’AfVT.org ». De plus en plus contesté par ses anciens collègues, responsable de nombreuses fautes professionnelles dans ses enquêtes, il a surtout eu les faveurs de l’administration Bush dans sa guerre contre le terrorisme, guerre qui a fait bien plus de victimes que Ben Laden et Al-Qaida. Il a tenté de se reconvertir au Parlement sous la bannière de l’UMP et de M. Sarkozy en 2007, mais a été heureusement battu.

Pour y voir un peu plus clair, je donne ci-dessous, un extrait de la nouvelle édition des Cent clefs du Proche-Orient (Fayard, 2010), rédigée avec Dominique Vidal et Emmanuelle Pauly.

Terrorisme

(...) À la simple question : « Qu’est-ce que le terrorisme ? », il est bien difficile de trouver, dans les déclarations des responsables politiques ou dans la littérature spécialisée, une réponse univoque. Le terrorisme ne peut être confondu avec l’utilisation de la violence. Un des premiers droits « naturels et imprescriptibles » proclamés par la Révolution française et la Déclaration des droits de l’homme ne fut-il pas « la résistance à l’oppression » ? De ce point de vue, qui oserait — sans une considérable mauvaise foi — qualifier par exemple de terroriste, comme le faisaient l’occupant allemand et ses complices français, le combat armé de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale ?

Le droit international n’a jamais réussi à définir le terrorisme : il se contente de dénoncer des crimes précis comme le détournement ou l’attaque d’avions. Plus récemment, des conventions internationales répriment les attentats à l’explosif (1997) et le financement du terrorisme (1999). Cette dernière vise « tout [...] acte destiné à causer la mort ou des dommages corporels graves à toute personne civile, ou à toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte est destiné à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ». 

Par ailleurs, les actes qualifiés de terroristes relèvent souvent du crime de guerre et, à ce titre, des principes élaborés par le Tribunal de Nuremberg qui concernent « les violations des lois et coutumes de la guerre, qui comprennent, sans y être limitées, les assassinats, les mauvais traitements ou la déportation pour les travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction perverse des villes ou villages ou la dévastation que ne justifient pas les exigences militaires ».

Les tentatives de définition juridiques du terrorisme, notamment depuis le 11 septembre 2001, comportent des risques d’atteinte aux libertés civiles, en Europe et aux États-Unis, comme elles servent à justifier des politiques répressives de l’Algérie à l’Indonésie, en passant par la Russie et la Chine. C’est ce que soulignait, en avril 2002, l’Irlandais John Fish, le président du Conseil des barreaux de l’Union européenne, à la suite de la décision-cadre adoptée par le Conseil européen du 6 décembre 2001. « La liste des délits terroristes, expliquait-il, est établie de manière trop large, et comprend des actes qui ne devraient pas du tout être considérés comme terroristes. » D’autant, précisait-il, que « la décision-cadre prévoit des responsabilités et impose des sanctions pour des “personnes morales” ». Par ailleurs, « il n’est nulle part fait référence au droit à un procès équitable pour un terroriste accusé ». Or l’expérience a montré que « l’introduction d’une législation sur le terrorisme dans les États membres avait conduit à une diminution substantielle des droits des accusés ». Bref, « la lutte contre la criminalité ne devrait pas être menée à n’importe quel prix ». Le cas américain offre, avec l’invention du concept de « combattant ennemi » non protégé par les conventions de Genève ou le bagne de Guantanamo, un précédent inquiétant...

Revenons à la définition du terrorisme. On pourrait qualifier ainsi les actes de violence qui touchent des populations civiles innocentes dans le but de créer un climat d’insécurité et d’atteindre certains objectifs politiques. Mais comment ranger dans la même catégorie analytique l’empoisonnement au gaz perpétré par la secte Aum dans le métro de Tokyo et les voitures piégées des dissidents de l’Armée républicaine irlandaise ? Les milices d’extrême droite américaines responsables de la tuerie d’Oklahoma relèvent-elles de la même logique que l’ETA basque ? Et qu’ont ces actions en commun avec l’attaque contre le World Trade Center et le Pentagone ? À force d’« être appliqué à des types bien différents de violence, dont certains, notamment sur le plan intérieur, n’ont pas de but politique », le concept de terrorisme a perdu de sa signification, note Adrian Guelke, un expert sud-africain (The Age of Terrorism) — il affirme même qu’il s’est « désintégré ». Enfin, il ne faut pas oublier que le terme même est né pour qualifier une politique d’État, celle de la Révolution française. Or ce terrorisme d’État, fréquemment utilisé au Proche-Orient, est largement ignoré : bombardements indiscriminés, déportations de population, voitures piégées ont été utilisés par les pouvoirs israélien, syrien, irakien, iranien, etc.

« Un gouvernement sincère doit admettre, notait un éditorialiste de l’hebdomadaire britannique The Economist, que le terrorisme met au jour souvent un grief légitime. » L’histoire l’a amplement prouvé, les anciens “terroristes” sont devenus des dirigeants respectés. Menahem Begin et Itzhak Shamir furent impliqués, dans les années 1940, dans des attentats meurtriers contre des civils arabes (et juifs, comme lors de l’attentat contre l’hôtel King David), avant d’accéder aux plus hautes charges en Israël. Les “tueurs du FLN” dénoncés, jour après jour, par les autorités françaises et par la majorité des journaux ont contribué à conduire l’Algérie à l’indépendance — quelle qu’ait été l’horreur de certaines de leurs méthodes. Plus récemment, d’autres exemples le confirment : ceux-là mêmes qui agitèrent longtemps l’épouvantail de la violence pour refuser tout compromis durent renoncer à leur intransigeance. Itzhak Rabin a serré la main de Yasser Arafat, « un homme aux mains couvertes de sang juif », et négocié avec l’OLP pour tenter d’arracher le Proche-Orient à l’engrenage des haines.

Historiquement, c’est le caractère spectaculaire de ses méthodes qui marque l’action terroriste. Le détournement d’avion est l’une d’elles. Inaugurée par le gouvernement Guy Mollet le 22 octobre 1956 — avec l’atterrissage forcé de l’avion qui transportait, entre Rabat et Tunis, Ben Bella et plusieurs dirigeants du FLN —, cette pratique fut relancée après la guerre israélo-arabe de 1967. Le 23 juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) détourne le vol El Al entre Rome et Tel-Aviv. Le Fatah ne se ralliera à ce type d’action qu’après le Septembre noir jordanien. En 1973, l’OLP et ses principales composantes y renoncent ; seuls des petits groupes dissidents, dont celui d’Abou Nidal, continuent à y avoir recours. Les mesures de sécurité prises dans les aéroports et la condamnation par l’OLP de ce type d’activité ont réduit considérablement les détournements d’avion.

L’enlèvement d’otages constitue sans doute une pratique aussi vieille que la guerre. Il est fréquent dans les zones de conflits ou d’affrontements. Ainsi au Kurdistan d’Irak, où les groupes de peshmerga ont enlevé à plusieurs reprises dans les années 1980 des techniciens étrangers. Pays de toutes les discordes, le Liban a représenté, dans les années 1980, le terrain d’élection de cette catégorie d’actes, facilités par la disparition de l’État. D’abord utilisés dans la guerre civile, les enlèvements se sont étendus — surtout après 1982 — aux communautés étrangères, impulsés notamment par des groupes radicaux chiites, dont certaines allaient donner naissance au Hezbollah. Sans avoir disparu, la prise d’otages s’est raréfiée au Proche-Orient dans les années 1990 et 2000 – mais elle a fait son apparition dans la région sahélienne. (…)

Pour autant, la simple condamnation « morale » des crimes commis par les deux parties ne suffit pas. On ne peut simplement renvoyer dos-à-dos les deux protagonistes parce que tous deux violent le droit humanitaire. Pour deux raisons. D’abord parce que les violations commises par un État — un État qui se réclame des principes démocratiques — sont toujours plus graves que celles commises par des groupes non étatiques, d’autant que certains d’entre eux agissent contre l’orientation explicite de l’Autorité palestinienne. Ensuite pour des raisons politiques : la bataille que mènent les Palestiniens est une résistance légitime à une occupation illégitime, alors que le gouvernement israélien développe une stratégie de maintien d’une occupation et d’une colonisation illégales. Comparaison n’est certes pas raison, et Israël n’est évidemment ni le IIIe Reich, ni la France coloniale. Mais, pour prendre un exemple, durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont sûrement commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité — notamment lors des bombardements de Dresde ou a fortiori d’Hiroshima et de Nagasaki. La lutte contre le nazisme n’en était pas moins une guerre juste, et nul ne peut renvoyer les Alliés et l’Axe dos-à-dos. De même, durant la guerre de libération algérienne, le FLN a commis — comme l’armée française — des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. Pourtant, sa revendication d’indépendance était tout à fait légitime. Enfin, même de manière limitée, le Congrès national africain (ANC) a eu aussi recours au terrorisme. Lors de ses négociations avec le pouvoir blanc, Nelson Mandela écrivait : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »

Twitter

 

J’ai désormais un compte Twitter. C’est une expérience nouvelle pour moi, mais je pense qu’elle permet de transmettre des informations et des liens que je ne peux signaler ici. Alors que s’approche le cinquième anniversaire de ce blog, ce développement permettra, je l’espère, de mieux faire passer « une autre information, d’offrir une autre manière de voir le Proche-Orient et ses conflits ».

Entre surchauffe et bleus à l’âme

Par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net

L’approche du 14 juillet est traditionnellement l’occasion de sonder « les cœurs et les esprits » des militaires. Avec la toujours dangereuse intervention en Afghanistan, et la course de vitesse de ces derniers jours en Libye pour obtenir, coûte que coûte, l’élimination du « diable » Kadhafi, ils ont du grain à moudre, alors que douze mille de leurs collègues sont embarqués en « opérations extérieures ». Mais aussi quelques états d’âme…
On passera vite sur l’anecdote : le défilé aérien du 14 juillet, sur les Champs-Elysées, serait allégé pour cause de guerre en Libye. « Priorité aux opérations », explique-t-on, au ministère de la défense. Et pour atteindre un parc convenable, il a tout de même fallu inclure les Extra-330 de présentation acrobatique, ou les bombardiers d’eau Dash-8… On est une puissance « moyenne », ou on ne l’est pas !
Il est vrai qu’outre l’engagement en Afghanistan, lourd et lointain, l’opération en Libye – dont la France se veut la tête pensante – consomme, toutes armées confondues, un effectif de 4 000 hommes (autant qu’en Afghanistan), une centaine d’avions effectuant une quarantaine de « sorties » par jour en territoire libyen (où ils assurent en gros un tiers des frappes), ainsi qu’une vingtaine de navires de tous types.
Surcoût avoué officiellement : 1 million d’euros par jour (comme en Afghanistan). Mais certaines évaluations vont jusqu’à 1,2 million, notamment pour financer l’achat de munitions supplémentaires. Et ces « surcoûts » n’incluent ni la maintenance à long terme et l’usure accélérée des matériels ni bien sûr les salaires des personnels concernés (qu’il aurait fallu payer de toute manière).

Inénarrable Guide 

 

On sait qu’une course de vitesse est engagée, les Français ayant notamment fait pression pour tenter de boucler l’opération avant le débat prévu le 12 juillet à l’Assemblée nationale, au sujet d’un prolongement de l’engagement militaire français. C’est raté concernant les délais : l’inénarrable Kadhafi sera vraisemblablement toujours là le 12. L’actuelle offensive des rebelles à l’ouest, aux approches de Tripoli, déclenchée en milieu de semaine, est dangereuse pour le régime du « Guide », mais ne semble pouvoir emporter la décision dans l’immédiat.

Chez les militaires, on est toujours étonné de voir les civils impatients d’en découdre… et d’en finir vite. On affirme qu’il n’y a aucune « surprise stratégique » : la Libye, qui avait vécu en autarcie jusqu’en 2006, s’était organisée, avec par exemple des centaines de casernements, bunkers, soutes à munitions, etc. On rappelle le précédent du Kosovo (1 000 sorties par jour, durant quatre mois). Et on fait valoir qu’une guerre, de toute façon, ne se gagne pas par l’aérien : la diplomatie et les arrangements politiques entre Libyens auront une importance considérable. Les Occidentaux en Libye sont « squeezés », comme au bridge, explique l’amiral Guillaud, le chef d’état-major des armées en France : « Soit on ne faisait rien, et on nous tombait dessus. Soit on fait, mais ce n’est pas assez bien, assez vite… Donc, coincés. »

Dans l’immédiat, les chasseurs et hélicoptères, très majoritairement français et britanniques, continuent d’aider les troupes rebelles ou de pilonner les « centres de commandement » (dont on peut se demander ce qu’il reste, depuis le temps…). Pour tenter d’accélérer le dénouement de la crise, le gouvernement français a même pris sur lui de parachuter des armes, présentées comme « légères » [1] afin d’aider les combattants de tribus berbères dans les montagnes de Nefoussa (mais sans doute ailleurs : saura-t-on jamais ?) à « organiser leur autonomie » – selon le mot de Gérard Longuet. Bref, c’était quasiment de l’humanitaire, à en croire le ministre…

Feu vert de l’OTAN 

 

Depuis, Paris a apparemment mis fin à ces largages, qui – relève l’AFP le 6 juillet – « ont souligné les divergences au sein de la coalition internationale », avec les réserves des Britanniques, et les critiques renforcées des adversaires de l’intervention armée, en particulier de la Russie. Selon le même « principe de réalité » invoqué par le ministre Gérard Longuet, qui annonçait mardi à des journalistes l’arrêt de ces largages, une grande offensive des rebelles sur Tripoli paraissait peu opportune, et délicate : « Nous ne sommes pas aujourd’hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à une autorité unique. »

Le ministre paraissait donc douter quelque peu de la capacité des rebelles à agir dans l’unité, selon un plan et des directives homogènes, en dépit des « conseils » qui leur sont prodigués par des officiers de liaison français, britanniques et italiens installés à Benghazi. Mais on s’y efforce. Un membre du « Comité révolutionnaire de Zenten », dans les montagnes berbères au sud-ouest de la capitale, affirmait ainsi mercredi : « Nous attendions avant de lancer cette attaque, nous avons finalement eu le feu vert de l’OTAN ce matin, et l’offensive a commencé. » Les largages du mois dernier leur auraient donné le punch nécessaire pour se lancer maintenant dans une tentative d’encerclement de la capitale…

Mais, côté débat au parlement français, la droite peut se rassurer : l’affaire ne s’annonce pas très controversée. Par la voix de son bureau national, le parti socialiste, principale formation d’opposition en France, a jugé le 5 juillet dernier que « la poursuite de cet engagement en Libye est nécessaire à ce stade, dans le cadre du mandat des Nations unies (…). En prenant part à cette intervention, la France, membre permanent du Conseil de sécurité, assume ses responsabilités à l’égard d’une population en danger. » Fermez le ban ! Le généralissime Sarkozy peut donc attendre sereinement son joli 14 juillet sur les Champs, avec soldats de plomb et joujoux pétaradant sur le bitume ou dans les airs.

Au bord de la casse ? 

 

Dans la pratique, les armées sont au taquet. Depuis 1962, explique l’amiral Guillaud, elles ont encaissé la fin du service national, une tendance à l’augmentation des opérations extérieures, et des contraintes financières plus ou moins sévères. Mais « jamais, depuis 1962, on n’avait eu les trois à la fois : la réforme, le budget limité, et les « opex » à monter ». C’est difficile, juge l’amiral, qui assure cependant : « On n’est pas du tout au bord de la casse. »

Pourtant, on a compté ces derniers mois jusqu’à neuf théâtres d’engagements simultanés, avec notamment – outre la Libye, l’Afghanistan et la Côte d’Ivoire – le Liban, le Sahel, la piraterie, l’orpaillage clandestin en Guyane, etc. Et en parallèle toujours, en application du Livre blanc de 2008 et de la réforme en cours des politiques publiques (RGPP), des baisses d’effectifs, une réduction des emprises territoriales, avec fusion d’unités et création de « bases de défense » inter-armées : « Pendant les travaux, la vente continue » se satisfait l’amiral – alors que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air et de mer ont tendance à renâcler, assurant qu’ils sont aux limites de leurs capacités, et qu’ils constatent un moral en baisse [2].

Anonymat des corps 

 

Mais ce sont les « bleus à l’âme » qui font le plus de mal aux militaires, plus sensibles qu’à l’ordinaire aux approches du 14 juillet, moitié fête nationale, moitié fête des armées, et apothéose d’un lien armée-nation toujours fragile, sans cesse à recoudre… Ainsi, le Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), peu suspect de mauvais esprit [3], s’est-il plaint dans ses recommandations à l’issue de sa dernière session, le mois dernier, du « scandaleux » retard dans les remboursements de frais… mais surtout du « manque de reconnaissance de la Nation, et des médias et de la société civile, à l’égard des camarades morts ou blessés dans l’accomplissement de leur mission ».

Ces élus du CSFM ont demandé l’édification d’un monument à la mémoire des morts en opération, l’instauration d’une « journée » destinée à les honorer, l’attribution systématique de décorations, et d’emplois réservés aux militaires blessés ou à leurs conjoints. Ils réclament aussi une meilleure sensibilisation des jeunes au cours des journées défense et citoyenneté (JDC), l’obligation faite aux médias télé publics de « diffuser une information plus exhaustive et plus fréquente » sur ces morts et blessés en mission opérationnelle, et la fin du « quasi-anonymat du rapatriement des corps de nos camarades tués au combat »… alors que la société civile et médiatique préfère célébrer jusqu’à plus soif la libération des journalistes-otages (et imprudents, selon les militaires) d’Afghanistan, ou les frasques sexuelles de DSK…

Notes

 

[1] Les Français se seraient limités aux mitrailleuses et lance-roquettes, ce qui n’est déjà plus de l’armement individuel pur. Mais les Qataris auraient distribué de leur côté des missiles antichars Milan. Les uns et les autres ne paraissent pas s’être souciés de ce que deviendraient ces armes, surtout si elles passent de main en main…
[2] C’est le cas aussi en Grande-Bretagne, où – ces dernières semaines – les généraux de la Royal Air Force et les amiraux de la Royal Navy ont multiplié les bémols et gestes de grogne.
[3] Il joue un peu le rôle de syndicat-maison, les militaires n’étant pas autorisés à s’affilier à une organisation syndicale civile.

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