8 mars 2012

Fukushima et les chiens de garde du nucléaire

Par Yûki Takahata
mercredi 7 Mars 2012
pour http://blog.mondediplo.net

Le 11-mars sera commémoré par une minute de silence. Ce sera peut-être pour nombre de Japonais l’occasion de se rappeler que la catastrophe nucléaire de Fukushima qui débuta un an plus tôt a prospéré sur le silence des autorités, relayé par une presse bien complaisante à l’égard des informations reçues (lire l’écrivain Ikezawa Natsuki, « La catastrophe comme occasion », Le Monde diplomatique de mars, en kiosques).

La grande presse (télévisions et principaux journaux) s’est en effet réveillée tardivement. Ce n’est qu’à partir du mois d’avril que certains médias, notamment les quotidiens Tokyo Shinbun (560 000 exemplaires) et Mainichi Shinbun (3,5 millions d’exemplaires) ont commencé à enquêter sur les mesures prises par Tokyo Electric Power Company (Tepco), l’opérateur de Fukushima Daiichi, et par les autorités japonaises, ou à s’interroger sur la politique nucléaire du pays. Le deuxième grand quotidien japonais, Asahi Shinbun (7,9 millions d’exemplaires), n’a publié qu’à l’automne une série d’enquêtes soulignant les multiples dysfonctionnements et dissimulations qui ont conduit à la prise de mesures inadéquates (dysfonctionnements confirmés par le rapport intermédiaire du comité d’enquête sur l’accident de Fukushima, rendu public le 26 décembre).

On sait désormais que les informations officielles communiquées par Tepco et les autorités japonaises suite au séisme et au tsunami étaient non seulement insuffisantes mais minimisaient systématiquement la gravité de l’accident et de la contamination radioactive : n’a t-il pas fallu plus de deux mois à Tepco pour reconnaître que c’était bien dans les premiers jours que le cœur du combustible des trois réacteurs avait fondu (melt down) ? N’a t-on pas appris que le Système informatisé de prévision des informations d’urgences environnementales (SPEEDI, en anglais) qui prévoit la diffusion des radionucléides dans l’atmosphère, n’a pas servi à la protection des populations ? Les habitants des villes de Futaba et de Namié, par exemple, ont été évacués vers le nord-ouest sans être informés que le vent dispersait les rejets radioactifs dans cette direction, ce que la simulation montrait ? Les résultats de celle-ci, pourtant obtenus dès les premières heures de l’accident, n’ont été publiés qu’à partir du 3 mai [1].

Chantage à la publicité ? 

 

Plus grave encore, les grands médias japonais ont systématiquement relayé, sans analyse critique de la situation, les déclarations des porte-paroles de Tepco et du gouvernement. Cette atonie peut d’abord s’expliquer par le budget publicitaire colossal que Tepco distribue copieusement à chacun d’eux : 25 milliards de yens par an (230 millions d’euros) selon les chiffres officiels. Si l’on prend celui des dix compagnies électriques japonaises, on dépasse le milliard d’euros, plus que le budget publicitaire de Toyota. A cette pression sonnante et trébuchante s’ajoute un système traditionnel spécifiquement japonais appelé kisha club (club des journalistes), où la proximité excessive entre les journalistes et les organismes ou compagnies qu’ils sont chargés de « suivre » engendre de la connivence.

De plus, au Japon, les télévisions, les radios et la presse écrite sont souvent affiliés aux grands groupes de communication et il n’existe pas d’organe de régulation audiovisuelle ni de commission indépendante. Un exemple significatif : celui du PDG du plus grand quotidien japonais, Yomiuri Shinbun (9,9 millions d’exemplaires), M. Matsutarô Shôriki, qui fut l’artisan majeur de l’introduction du nucléaire civil au Japon : la chaîne Nippon Television (NTV), qu’il venait de créer, fut utilisée pour la campagne pro-nucléaire de 1955. Ancien haut fonctionnaire de la police et criminel de guerre de classe A, il fut le premier président de la Commission japonaise de la sûreté nucléaire en 1956. Après l’accident de Fukushima, Yomiuri Shinbun persiste et signe son engagement pro-nucléaire.

Seuls des journalistes japonais travaillant hors de ces circuits médiatiques (et quelques correspondants étrangers) ont permis de mettre en doute l’information diffusée par les autorités en se rendant immédiatement aux abords de la centrale pour mesurer la radioactivité et en poursuivant les enquêtes alors que les principaux organes d’information avaient rappelé leurs journalistes. De même, lors des conférences de presse de Tepco et des autorités, ils savaient poser des questions dérangeantes retransmises en direct sur Internet par un media indépendant (Web Iwakami)  [2].

Le rôle du Web a donc été capital. Dès le 12 mars, quelques scientifiques et ingénieurs ont alerté la population en présentant leurs propres analyses sur les dangers réels de la situation. Ces initiatives, diffusées sur leurs sites par des associations antinucléaires, ou au travers de blogs et de forums, ont rendu possible l’accès à des informations décrivant la gravité de la catastrophe en cours, pendant que les chaînes de télévision et les grands quotidiens, focalisés sur les seuls effets du tsunami, diffusaient uniquement les propos lénifiants des autorités et de leurs scientifiques « maison »  [3]. On pouvait lire ou entendre que la radioactivité « n’entraînerait pas de conséquences immédiates sur la santé » ou encore que telle « mesure de sécurité [ était prise] par précaution ». Des expressions emblématiques de ce déni.

La plus grande manifestation antinucléaire 

 

La prise de conscience des citoyens s’est faite à travers les échanges sur les réseaux sociaux, à l’image des révoltes du monde arabe. Cependant, l’indignation des Japonais est restée cantonnée à la sphère d’Internet malgré des initiatives exceptionnelles, et notamment la manifestation du 19 septembre 2011 à laquelle participa l’écrivain Ōe Kenzaburō [4], et qui rassembla 60 000 personnes — un fait remarquable pour une population qui n’a pas l’habitude de manifester. Cependant, la majorité des Japonais ignorent l’existence d’un grand nombre d’actions citoyennes à travers lesquelles des militants continuent ici et là à informer par des conférences de spécialistes, à réclamer la sortie du nucléaire et une politique de transition énergétique, ou à appeler à la protection des habitants contraints de rester dans les zones hautement contaminées. C’est le cas, par exemple, du sit-in organisé fin octobre devant le ministère de l’économie et de l’industrie, à l’initiative de femmes résidant dans la Préfecture de Fukushima, et dont seuls les quotidiens Tokyo Shinbun et Mainichi Shinbun se sont faits l’écho ; aucune chaîne de télévision n’en a montré la moindre image. La vigie devant ce ministère emblématique a débuté le 11 septembre 2011 : avec leurs trois tentes plantées au cœur du quartier ministériel, c’est dans l’esprit du mouvement Occupy que des militants et des citoyens japonais essaient de créer un espace de contestation et d’échanges démocratiques.

Peut-on y voir le début d’une fissure dans le consensus prôné pour faire face au plus grand désastre national depuis la défaite de 1945 ? Rien n’est moins sûr tant les vieux réflexes ont la vie dure. Et pour tous les grands médias, malgré quelques dissidences, la règle reste la même : caresser dans le sens du poil, ne pas susciter de polémique ni déplaire aux clients que sont les lecteurs-consommateurs et le monde économique, encore et toujours rassurer et, surtout, ne pas poser les questions qui dérangent. Ainsi, les propos des scientifiques ou des médecins critiquant les mesures gouvernementales sont rarement cités (alors que leurs livres se vendent pourtant comme des petits pains). La télévision montrera des scènes de décontamination, mais jamais celles où des habitants réclament un dédommagement pour pouvoir partir ailleurs.

La catastrophe nucléaire est désormais un sujet parmi d’autres, et pas question de trop en dire sur la responsabilité de Tepco ou les mesures gouvernementales qui ont enfreint la loi sur le seuil d’irradiation non naturelle. La déclaration stupéfiante, le 16 décembre 2011, du gouvernement japonais proclamant « l’arrêt à froid » des réacteurs de Fukushima a certes suscité quelques critiques, mais les grands médias semblent plutôt vouloir privilégier une attitude aseptisée et policée, loin de l’angoisse, de la révolte et du désarroi d’une population plus que jamais préoccupée par la menace d’une contamination radioactive en expansion.
On peut dire que ces grands médias ont participé à l’écriture du scénario inventé par Tepco et les autorités japonaises, qui veulent à tout prix nier la réalité afin de préserver leur pouvoir et leurs intérêts. En persistant à couvrir ce déni, c’est son rôle de contre-pouvoir que la grande presse sacrifie et avec lui les conditions d’existence d’une démocratie saine. A rebours de leur gouvernement qui affirme sa volonté de continuer le nucléaire, 85 % des Japonais désireraient en sortir [5]. Que choisiront de faire ces grands médias au milieu d’un pareil grand écart ? Et les nouveaux médias citoyens réussiront-ils à avoir enfin prise sur la société pour faire bouger les lignes ?

Yûki Takahata est traductrice et auteure de plusieurs ouvrages sur la société française en japonais. Dernier ouvrage traduit en japonais : Yannick Haenel, Jan Karski.

Notes

 

[1] Sauf le 23 mars 2011, où le pouvoir a mis en ligne le résultat, aussitôt retiré du site. Rien ne sera plus publié jusqu’au 3 mai (cf. l’enquête publiée par le New York Times, « Japan Held Nuclear Data, Leaving Evacuees in Peril », 8 août 2011). L’agence de presse japonaise Kyodo News a révélé le 16 janvier que les résultats de la simulation étaient communiquées dès le 14 mars à l’armée et aux autorités américaines.
[2] Un journaliste indépendant, Kazuo Hizumi (rédacteur en chef du site d’information News for the People in Japan) vient de publier, en collaboration avec un autre journaliste indépendant, Ryuichi Kino, un livre sur la dissimulation et le mensonge de Tepco et des autorités japonaises intitulé Vérification : l’accident nucléaire de Fukushima — La conférence de presse (en japonais) aux éditions Iwanami shoten.
[3] A de rares exceptions près, notamment l’émission de radio locale d’Osaka « Tanemaki Journal », qui questionne tous les jours un physicien nucléaire et un théoricien anti-nucléaire, M. Hiroaki Koidé, dont les propos sont retransmis sur Internet (en japonais).
[4] Le prix Nobel de littérature, Kenzaburo Oé sera présent au salon du livre de Paris, du 16 au 19 mars, qui rend hommage à la littérature japonaise.
[5] Sondage effectué les 20-21 août par le quotidien Mainichi Shinbun : « sortie immédiate » à 11 %, « sortie progressive » à 74 %, « pas besoin de diminuer la part d’énergie nucléaire » à 13 %.

Enquête sur une supercatastrophe nucléaire (Documentaire)

Documentaire de Peter F. Müller, Michael Müller et Philipp Abresch
(Allemagne, 2012, 52mn)
NDR

pour  http://www.arte.tv

La catastrophe de Fukushima a ébranlé les croyances de citoyens japonais qui, jusqu'ici, se fiaient à leurs installations nucléaires.
Le début de l'ère du soupçon ?

Il a fallu attendre plusieurs jours, après le 11 mars 2011, avant que les responsables japonais n'admettent qu'il y avait eu à Fukushima un accident nucléaire sans doute plus grave que celui de Tchernobyl. Puis les autorités - l'exploitant Tepco, le gouvernement, les services de surveillance - n'ont cessé de minimiser l'ampleur de la catastrophe.

Le documentaire tente de faire la lumière sur ce qui s'est passé dans les réacteurs 1 à 4 de la centrale. Il analyse aussi la gestion de crise du lobby nucléaire japonais et international et montre que celui-ci met tout en oeuvre pour préserver un marché mondial lucratif.



DL : ZS , DF , BF , MF

Un héritage rayonnant (Documentaire)

Pour http://www.arte.tv
(Finlande, 2012, 52mn)
BR


Des chercheurs finnois et suédois pensent avoir trouvé un moyen de stocker les déchets radioactifs dans le granit...

Des chercheurs finnois et suédois pensent avoir trouvé un moyen de stocker les déchets radioactifs dans le granit que recèle le sous-sol de leur pays. L'Europe serait-elle sauvée ?

Le hic, c'est que pour l'instant, aucun pays ne peut légalement exporter ses résidus en Suède ou en Finlande. Mais le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger pense que deux ou trois pays membres de l'Union devraient s'associer pour s'attaquer à cette question.

En Finlande, la perspective de nouveaux marchés mobilise les hommes politiques locaux, particulièrement dans les régions où le chômage est élevé, ce qui ne règle pas le problème du transport ni les risques d'attaques terroristes...




DL : DF , BF , WU

Espions des sables

Par
6 Mars 2012
pour http://owni.fr

Fin 2011, des unités d'élite occidentales, comptant des Français, auraient été déployées en Syrie. En partenariat avec OWNI, l'organisation WikiLeaks poursuit la publication des cinq millions d'emails de Stratfor, la société de renseignement privé proche des états-majors américains. Avec aujourd'hui des centaines de messages sur le Moyen-Orient.

WikiLeaks avait entamé, le 27 février, la publication progressive de cinq millions de messages internes de l’entreprise de renseignement privée américaine Stratfor. Aujourd’hui, le site dévoile des emails indiquant la présence de forces spéciales occidentales en Syrie, notamment françaises, ainsi que des emails détaillant des aspects opérationnels, jusque-là ignorés, de la guerre en Libye. Créée en 1996 à Austin, au Texas, l’agence passait jusqu’ici pour une “CIA privée”, une réputation quelque peu exagérée.
En réalité, Stratfor développe ses analyses depuis des bureaux aux États-Unis, qu’elle vend aux entreprises, en entretenant des contacts avec quantité d’officiers supérieurs et d’agents de renseignement, en particulier américains.

Forces spéciales en Syrie

 

En Syrie, sujet abondamment traité par Stratfor, le compte-rendu d’une réunion, daté du 6 décembre 2011 laisse entendre que des forces spéciales occidentales auraient été présentes sur le terrain dès la fin de l’année 2011. Le message évoque quatre “gars, niveau lieutenant colonel dont un représentant français et un britannique” :
Après deux heures de discussion environ, ils ont dit sans le dire que des équipes de SOF [Special Operation Forces ou forces spéciales, NDLR] (sans doute des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, de Jordanie et de Turquie) étaient déjà sur le terrain, travaillant principalement à des missions de reconnaissance et à l’entraînement des forces de l’opposition.
Les participants rejettent l’hypothèse d’une opération aérienne sur le modèle libyen, affirmant que “l’idée ‘hypothétiquement’ serait de commettre des attaques de guérilla, des campagnes d’assassinats, d’essayer de venir à bout des forces des Alaouites [le groupe confessionnel, minoritaire en Syrie, auquel appartient le président syrien Bachar al-Assad, NDLR], de provoquer un effondrement de l’intérieur.”
La situation syrienne est jugée beaucoup plus complexe que la Libye. “Les informations connues sur l’OrBat syrien [l'ordre de bataille, soit la composition des armées, NDLR] sont les meilleures qu’elles ne l’ont jamais été depuis 2001″ détaille un membre des services de renseignement de l’US Air Force, selon l’analyste de Stratfor. Les membres présents à cette réunion insistent sur les difficultés militaires d’une intervention directe :
Les défense aériennes syriennes sont bien plus robustes et denses, particulièrement autour de Damas et le long des frontières israélienne et turque. [Les participants] s’inquiètent des systèmes de défense aériens mobiles, en particulier les SA-17 [missiles sol-air, NDLR] qu’ils ont obtenus récemment. L’opération serait faisable, mais ne serait pas facile.
À ce moment de la réflexion stratégique, l’opération serait conduite depuis les bases de l’Otan à Chypre. Mais une telle campagne n’était alors pas encore entièrement d’actualité. “[Les représentants des services de renseignement] ne pensent pas qu’une intervention aérienne aurait lieu tant qu’aucun massacre, comme celui par Kadhafi à Benghazi [en Libye, NDLR], ne retiendra l’attention des médias. Ils pensent que les États-Unis auront une forte tolérance aux meurtres tant qu’ils n’atteindront pas l’opinion publique.”

Des troupes égyptiennes au sol en Libye

 

Parmi les centaines de milliers d’emails consacrés au Moyen-Orient, un grand nombre porte sur la guerre en Libye, sur la base de correspondance avec des militaires de haut rang. Ainsi, dans un message daté du 18 mars 2011, soit la veille du début des bombardements de la Libye par les forces de l’Otan, l’analyste Reva Bhalla partage avec force de détails un “rendez-vous privé” avec “quelques colonels américains de l’US Air Force, un homologue français et un Britannique”. Le ton est donné d’entrée :
Ils sautent pratiquement de joie à l’idée de faire cette opération [le bombardement de la Libye, NDLR] — une opération de rêve comme ils l’appellent – terrain plat, proche des côtes, cibles faciles. Aucun prob.
Les militaires gradés réunis affirment alors que “les Égyptiens sont déjà positionnés au sol, qu’ils arment et entraînent les rebelles.” Un sujet pour le moins tabou. A cette date, le 18 mars, deux résolutions ont été votées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. La première à l’unanimité le 26 février, prévoit la mise en place de sanctions économiques et financières contre le régime libyen, doublées d’un embargo sur les armes.
Le 17 mars, un jour avant le “rendez-vous privé” relaté, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1973 qui met en place une zone d’exclusion aérienne. Le texte est adopté à l’arraché : l’Allemagne, la Chine, la Russie, le Brésil et l’Inde s’abstiennent. Selon les participants, la résolution a été “presque entièrement rédigée par les Brits [les Britanniques, NDLR]“. A ce stade, il n’est nullement question de troupes présentes au sol, ni d’en envoyer dans le futur. Des enquêtes ultérieures démontrent que des forces spéciales occidentales ont bien participé aux opérations, sur le sol libyen.

Le pétrole de la gloire

 

Au lendemain du blanc-seing du Conseil de sécurité, les militaires analysent les motivations de chaque participant. “De leur point de vue, l’opération entière est menée par le tandem franco-britannique. Par bien des aspects, les États-Unis ont été forcés de les suivre” écrit l’analyste de Stratfor. Côté britannique, les motifs de l’entrée en guerre sont assez prosaïques et plutôt éloignés des raisons humanitaires officiellement invoquées :
Le gars britannique dit que la Grande-Bretagne est guidée par des intérêts énergétiques dans cette campagne. Depuis la marée noire [dans le Golfe du Mexique, NDLR], BP souffre aux États-Unis . Les autres options sont d’aller vers la Sibérie (problèmes avec la Russie), le Vietnam et… la Libye. Selon eux, le renversement de Kadhafi est le meilleur moyen de remplir ces objectifs énergétiques.
Côté français, la situation est moins claire pour les intervenants de l’armée et pour les analystes de Stratfor. Le gradé français affirme que “la France a entendu parler de menaces d’AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique, NDLR], soutenues par Kadhafi, contre des cibles françaises. Ça les a soûlés. Sarkozy s’est mis dans une impasse” conclut-il. Surtout, la France voulait prouver qu’elle “pouvait très bien” conduire ce genre d’opérations, “prouver sa pertinence.”
Entre Français et Britanniques, la coordination est d’abord passée par le Pentagone, rapporte la même analyste de Stratfor dans un message daté du 19 mai 2011. La veille, elle a assisté à un“briefing avec le groupe stratégique de l’US Air Force [pour] aider à préparer le séjour du chef d’État major de l’USAF en Turquie la première semaine de juin”. À cette réunion assistent deux colonels des services de renseignement américain et français, un capitaine britannique et un représentant du Département d’État. Reva Bhalla écrit :
Au début de la campagne en Libye, la France se coordonnait encore avec la Grande-Bretagne par l’intermédiaire du colonel des services de renseignement de liaison au sein du Pentagon, et non pas directement avec la Grande-Bretagne. Maintenant, les Britanniques ont enfin installé un bureau de commandement à Paris pour la coordination.
Lors de la même réunion, les participants estiment le coût de la guerre à 1,3 million “par mois”, ce qu’un expert de Stratfor corrige dans un mail en réponse : “1,3 million par jour”. “Un coût, mais pas une opération coûteuse” estiment-ils de concert.

L’Himalaya, le coeur de la prochaine stratégie des Etats-Unis ?

Par Pierre 
jeudi 8 mars 2012
pour http://www.agoravox.fr

Toute l’attention des médias est actuellement dirigée vers la Syrie et vers l’Iran alors que le véritable enjeu géostratégique se joue peut-être ailleurs, dans une partie du monde dont on parle peu en Occident.
 
 
L’Himalaya : un cocktail détonnant.
 
Personne ne peut douter que la réorientation de la stratégie des États-Unis vers l’Asie et plus précisément vers les océans Indien et Pacifique est destinée à bloquer l’expansion de la Chine dans son environnement proche et à l’empêcher de conclure des alliances avec ses voisins du sud. 
 
La subordination des pays producteurs de matières premières aux États-Unis et le contrôle des routes maritimes d’approvisionnement de la Chine permettront d’asphyxier son économie si elle devait un jour avoir des velléités de concurrence de l’hégémonie étatsunienne. 
 
Après la Somalie, la Cote d’Ivoire et la Libye, pays où la Chine avait entamé une pénétration économique, d’autres pays, également partenaires de la Chine, pourraient suivre la même voie, celle de la déstabilisation.
 
Le dessein qui semble s’esquisser est la mise en place de blocs de pays vivant sous la tutelle d’une puissance régionale, elle-même vassale des États-Unis. Ces derniers leur accorderaient aide militaire et protection.
 
Une Europe étranglée par la dette souveraine et sans plus aucune ambition de politique étrangère au-delà de ses proches voisins serait prise sous la tutelle d’un pilier européen de l’OTAN. La Turquie pourrait retrouver son influence sur une grande partie de l’Empire ottoman. L’Arabie Saoudite gèrerait le monde arabo-sunnite. L’Australie étendrait son influence vers le nord. Le Japon et la Corée du Sud seraient les verrous orientaux de l’Asie.
 
La Russie, débarrassée de son ambition impériale et soumise aux États-Unis pourrait, comme puissance régionale, garder une influence sur son étranger proche ou, en cas de non-acceptation, être déstabilisée de l’intérieur, soit par une révolution colorée, soit en manipulant sa minorité musulmane (ou les deux).
 
Pour atteindre une hégémonie globale sur la planète, les États-Unis auraient encore à affaiblir la Chine en la fragilisant par ses points les plus faibles : les régions himalayennes de son territoire, le Xinjiang et le Tibet.
 
Trois pays de cette zone sont des puissances nucléaires : la Chine, l’Inde et le Pakistan. Une quatrième puissance nucléaire, la Russie, n’est pas loin et une cinquième, les États-Unis, est encore pour quelques années militairement présente. (Afghanistan.)
 
Cela pourrait, de toute évidence, faire un cocktail détonnant en cas de conflit régional.
 
Les ingrédients du cocktail.
 
Les frontières politiques himalayennes sont des frontières subies, un héritage du début du XXe siècle. Le colonisateur britannique a défini des frontières naturelles (ligne Mac Mahon) plus aisées à défendre, sans tenir compte ni des ethnies locales ni des États régionaux qui se sont ainsi trouvés divisés. Il s’agissait à l’époque d’arrêter l’expansion de la Russie tsariste en créant des États tampons et de voir la Chine perdre tous ses territoires périphériques. Tout cela faisait partie du Grand Jeu dont Zbigniew Brzezinski s’est inspiré pour écrire Le Grand Échiquier.
 
Après l’indépendance de l’Inde et du Pakistan et après la victoire communiste en Chine, des guerres postcoloniales ont ajusté les limites de chacun de ces États. 
 
La Chine annexera d’abord le Xinjiang (Turkestan oriental ou chinois) et le Tibet. L’Aksai Chin et l’Arunachal Pradesh seront pris à l’Inde lors de la guerre de 1962. La Chine se retirera de l’Arunachal Pradesh lors de la signature du cessez-le-feu mais le revendique encore toujours aujourd’hui alors que l’Inde continue à revendiquer l’Aksai Chin.
 
De son côté, en 1948, l’Inde annexera la plus grande partie du Cachemire. Un État majoritairement peuplé de Musulmans qui voulaient un rattachement au Pakistan mais qui était gouverné par un Maharadjah hindou qui préférait voir son pays devenir un État tampon indépendant. 
 
Suite à un soulèvement populaire soutenu par le Pakistan, il demanda une intervention militaire et le rattachement à l’Inde. Le référendum prévu par les accords de partage de l’Inde n’aura jamais lieu au Cachemire.
 
Les tensions entre les deux pays restent très vives, particulièrement du côté du glacier du Siachen.
 
Aujourd’hui, l’entièreté du Cachemire est encore revendiquée par l’Inde et par le Pakistan. 
 
En 1975, un autre État tampon, le Sikkim, sera rattaché à l’Inde suite à l’appel du premier ministre incapable de faire face aux revendications de ses administrés.
 
L’Inde doit aussi faire face aux revendications séparatistes en Assam.
 
Et il y a encore la guérilla naxalite dans tout le sud-est du pays qui a fait des milliers de morts et qui dure depuis 40 ans. Il est à noter que cette rébellion maoïste n’est pas du tout soutenue par la Chine (pour le moment). Elle représente la plus grande menace pour la sécurité intérieure de l’Inde.
 
Le Bhoutan, aussi un État tampon, et son Bonheur National Brut semble vivre en dehors du temps et avec d’autres règles de vie. On sait, malheureusement, que certains n’aiment pas ceux qui n’acceptent pas les règles de la mondialisation alors, une petite révolution pour renverser le roi et instaurer la démocratie de force. Pourquoi pas !
 
Le dernier et principal État tampon entre l’Inde et la Chine est le Népal. C’est un pays complexe, multi-ethnique, multi-religieux, multilingue et au relief varié. 
 
Les populations semblent vivre dans la tolérance et le respect des autres. J’ai parfois gravi des collines coiffées de temples en compagnie de Bouddhistes et d’Hindouistes qui bavardait ensemble en toute convivialité.
 
Il ne faut cependant pas oublier que le royaume du Népal a longtemps été un pays interdit aux étrangers et que certaines vallées jouissaient d’une autonomie totale.
 
C’était le cas du royaume du Mustang, situé dans la vallée du même nom et qui ressemble à un doigt enfoncé dans le Tibet. Il est peuplé par quelques milliers d’habitants d’origine tibétaine.
 
 
 C’est là que la CIA avait établi un camp d’entrainement par où sont passés deux mille Tibétains qui ont ensuite participé à des opérations antichinoises au Tibet. Ce camp a définitivement été démantelé en 1974 par les autorités népalaises. C’était une condition exigée par la Chine pour établir des relations diplomatique avec les États-Unis. Le principal camp d’entrainement était établi dans les Rocheuses, à Camp Hale.
 
Ces dernières années, on a vu fleurir au Népal des mouvements politiques qui peuvent parfois exploser dans la violence et qui pourraient à nouveau embraser le pays. 
 
Le mélange du shaker.
 
Les deux géants régionaux, la Chine et l’Inde, en plus d’être des rivaux géopolitiques, ont de sérieux contentieux frontaliers. Le statut quo prévaut pour le moment mais les deux pays sont loin d’être des alliés, même s’ils font parties des BRICS et que l’Inde fera peut-être un jour partie de l’OCS. Ils ont tous les deux de bonnes relations diplomatiques avec la Russie.
 
Le Pakistan est l’ennemi juré de l’Inde et est politiquement soutenu par la Chine et économiquement par les États-Unis. La Russie ne lui pardonne pas sa responsabilité de base arrière durant sa guerre d’Afghanistan et son soutien aux Islamistes du Caucase par djihadistes interposés.
 
Les États-Unis cherchent à amener l’Inde dans leur orbite tout en gardant un œil sur l’arsenal nucléaire pakistanais. Ils tentent aussi de repousser l’influence de la Russie hors de cette région d’Asie. (Lire Le Grand Échiquier. Par Zbigniew Brzezinski qui est le principal conseiller en géostratégie de Barack Obama.)
 
Depuis les attentats de Bombay, en 2006, l’Inde cherche aussi ce rapprochement avec les États-Unis et avec l’Occident en général mais ne veut pas rompre son partenariat stratégique avec Moscou.
 
Le Népal est sous l’influence de l’Inde mais cherche à davantage s’émanciper en s’ouvrant sur la Chine et cela au grand dam de l’Inde.
 
Le Bhoutan est entièrement sous le contrôle de l’Inde et se méfie de la Chine.
Vu la complexité des rapports des États de la zone himalayenne entre eux, la maxime bien connue « L’ennemi de mon ennemi est mon ami. » ne s’appliquera pas du tout à cette région. 
 
Le boutefeu.
 
Il est clair que les États-Unis aimeraient voir l’Inde jouer un plus grand rôle de puissance régionale. Il n’y a qu’à voir les accords dans le nucléaire civil (alors que l’Inde n’a pas adhéré au TNP) ou la proposition de vente d’avions de combat F35 pour s’en convaincre. 
 
La contrepartie serait de voir l’Inde ou un de ses satellites jouer le rôle de base arrière pour la formation d’une opposition politique et militaire au Tibet chinois comme avant 1974.
 
L’impression qui prévaut actuellement est que l’Inde accepterait le rapprochement stratégique avec les États-Unis d’égal à égal mais pas de vassal à suzerain. 
 
Le Népal serait une base idéale mais il faudrait écarter le gouvernement actuel qui ne tolère pas les manifestations antichinoises. 
 
De son côté, l’Inde voudrait bien garder le Népal sous son influence et freiner les appétits chinois sur ce pays. C’est sans doute le meilleur argument que les États-Unis puissent présenter à l’Inde.
 
Empêcher un accord militaire entre la Chine et le Pakistan et promettre la récupération de l’Aksaï Chin en sont deux autres. Avoir une influence sur l’Afghanistan, voire sur le Myanmar aussi.
 
Le deuxième front, le Xinjiang, serait infiltré par la nébuleuse islamique sunnite aidée par une ou des monarchies du Golfe soutenues par les États-Unis. On a vu récemment les liens entre la Chine et les dirigeants saoudiens se distendre avec la crise syrienne.
 
Conclusion.
 
Les États-Unis ont toujours eu une vision stratégique globale à long terme. Ils ne doivent cependant pas tarder à agir. La Chine et la Russie deviennent chaque jour plus puissantes et les Occidentaux plus faibles.
 
L’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin ne va pas faciliter le dessein des États-Unis.
 
Pourront-ils suffisamment convaincre l’Inde que son intérêt est de s’allier à leur projet antichinois ? 
 
C’est là toute la question.

Le Mexique vote une loi inquiétante sur la surveillance

Ecrit par Katitza Rodriguez · Traduit par Claire Ulrich



[Liens en espagnol et en anglais] Les parlementaires mexicains ont récemment adopté une loi sur la surveillance qui concèdera à  la police l'accès sans mandat d'un juge à la géolocalisation des utilisateurs de terminaux électroniques.  La loi a été votée presque à  l'unanimité par 315 votes pour, 6 contre, et 7 abstentions. Elle a été envoyée au Président pour ratification.

Ces nouveaux pouvoirs concédés à la police sont largement abusifs. La loi ignore le fait que la plupart des téléphones mobiles de nos jours envoient sans interruption des informations de géolocalisation sur chaque individu aux opérateurs ; étant donné que toutes les données de géolocalisation sont conservées en un seul endroit - chez l'opérateur - la police aura accès à des données plus précises, plus  fournies et plus personnelles que jamais par le recours à ces mécanismes de traçage. Le gouvernement mexicain devrait être plus attentif au fait que les opérateurs de téléphonie mobile enregistrent désormais des traces détaillées de nos vies quotidiennes.

Après l'adoption de cette loi, un avocat spécialiste des droits humains, Luis Fernando García, a confié à l'EFF que “les députés mexicains doivent comprendre que la délégation de larges pouvoirs de surveillance, sans garde-fous adéquats, compromet la vie privée et la sécurité des citoyens, et est donc incompatible avec l'obligation qu'il a de protéger leurs droits”.

Des données sensibles de cette nature nécessitent une protection plus élevée et ne doivent pas être rendues disponibles en accès illimité. Les associations examineront tous les recours légaux possibles pour démontrer l'illégalité de la loi. De leur côté, les citoyens mexicains peuvent songer à exiger l'accès aux données que leur opérateur de téléphonie mobile possède sur eux, comme ils en ont le droit aux termes de la loi mexicaine sur la protection des données personnelles.

En Allemagne, un homme politique qui milite pour la confidentialité des données personnelles, Malte Spitz, a eu recours à une loi locale similaire sur la vie privée - qui, comme dans beaucoup de pays européens, donnent aux individus le droit de connaitre quel type de données personnelles les sociétés conservent à leur sujet  - pour obliger son opérateur à révéler les données qu'il possédait sur lui. Le résultat : 35 831 données distinctes récoltées via son usage du téléphone mobile durant six mois, qui révélaient un nombre très important de données personnelles. Pour faire la démonstration d'à quel point ces données sont confidentielles, Malte Spitz a choisi de les divulguer publiquement. Vous pouvez consulter la remarquable carte interactive des données de géolocalisation sur Malte Spitz, si vous ne l'avez pas encore fait.

Il est nécessaire de sensibiliser les législateurs et le grand public à l'importance de systèmes de protection solides des données personnelles. L'EFF fera part de son suivi de la surveillance en ligne et des mobiles au Mexique.
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Si vous êtes mexicains, l'Autorité de protection des données  a publié une FAQ sur comment demander accès aux données personnelles conservées par les sociétés privées.

Pour aller plus loin : 



TraductionsLire ce billet en d'autres langues:

Malagasy · Mametraka Lalàna Fanaraha-maso Mampiahiahy i Meksika
English · Mexico Adopts Alarming Surveillance Legislation


Wikileaks (Documentaire)

Pour http://videos.arte.tv
(Australie, Allemagne, 2012, 83mn)
ZDF

Tout révéler sans dévoiler ses sources, telle est la philosophie de WikiLeaks. À partir d'interviews de ses principaux activistes, dont celle de son porte-parole Julian Assange, et autour d'une enquête inédite sur le rôle joué par le militaire américain Bradley Manning, seul informateur présumé poursuivi par la justice, ce documentaire raconte l'histoire du site organisateur de fuites et ses dessous.
Entre novembre 2009 et mai 2010, WikiLeaks accède d'un coup à la célébrité planétaire en publiant des dépêches confidentielles diplomatiques ou militaires, notamment sur les méthodes de l'armée américaine dans la guerre d'Irak. Ayant choisi pour relayer ces infos des médias aussi connus que le Guardian, le New York Times, le Spiegel ou Le monde, WikiLeaks se forge une réputation de sérieux. Et si les pouvoirs publics le dénoncent comme dangereux, beaucoup saluent cette nouvelle forme de transparence du journalisme numérique. Quand le rédacteur en chef et porte-parole du site, Julian Assange, est poursuivi par la justice suédoise pour viol et agression, ils sont nombreux aussi de par le monde à soupçonner des accusations montées de toutes pièces pour faire taire un moderne croisé de la vérité. Arrêté en Grande-Bretagne, Assange donne dans ce documentaire sa première interview depuis sa libération sous caution avec obligation de porter un bracelet électronique. Mais la parole est donnée aussi à d'autres acteurs de cette histoire, dont l'ancien associé d'Assange Daniel Domscheit-Berg et les responsables éditoriaux de certains des journaux qui se sont fait l'écho des révélations de WikiLeaks.



DL : 4S , DF , BF , WU

4 mars 2012

Les Armées Privées dans la Cible

En 2011, on estime à 40 000 le nombre de mercenaires en Irak ou en Afghanistan. Ils escortent des convois à haut risque, protègent des personnalités ou des ambassades et participent même au combat. Mieux payés que les soldats classiques, ils présentent en outre l'avantage de ne pas apparaître dans les statistiques officielles de mortalité au combat. Récusant le terme de mercenaires, ils se présentent comme des renforts pour les armées occidentales, tandis que leurs détracteurs les accusent d'être incontrôlables et d'avoir la gâchette facile. En Afghanistan, en Irak, aux Etats-Unis ou encore à Dubaï, enquête sur ces sociétés militaires privées au rôle de plus en plus important dans les conflits modernes. 
  • Durée : 55 mn
  • - 10 Interdit aux moins de 10 ans


DL : DF , BF

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